CARACTÈRE : Une coquille vide. C'est la première impression qui ressort de Meredith si vous la croisez au coin d'une rue. Regard éteint, pas un sourire sur les lèvres, elle est généralement imperturbable. Cependant il suffit de lui adresser la parole pour vous convaincre que ce n'est pas un zombie et qu'elle peut parler. Pour autant, elle n'est pas très bavarde. Elle préfère parler pour dire quelque chose quitte à tenir des blancs de conversation de quinze minutes plutôt que de blablater comme un élève devant une dissertation de philo. D'ailleurs, sa durée d'attention est très courte : si vous cessez de lui parler et qu'il y a un blanc, elle partira très rapidement dans ses pensées, alors prenez bien garde quand vous reprenez la conversation de la prévenir que vous revenez au sujet.

Meredith a également deux "phases". Elle a la majorité du temps des périodes de lucidité, où elle se comporte comme au paragraphe du dessus. Mais si elle est paniquée, apeurée, prise par surprise, bloquée ou énervée, elle laissera vraisemblablement cours à ses pulsions d’agressivité. Et dans ces moments-là, elle ne regrette aucun de ses gestes. Elle s'acharnera sur vous avec une violence sans pareille, presque inhumaine. C'est d'ailleurs ces moments de pure folie et de pure barbarie qui lui permet encore d'avoir un tant soit peu de crédibilité auprès des autres habitants d'Underland.

Car il faut savoir que Meredith est une traumatisée. L'histoire détaille plus les conditions de cette folie, mais notre demoiselle a subi un traumatisme et n'a pas réussi à évacuer toute la douleur derrière. Hantée par son passé et par ses cauchemars, elle a tous les symptômes du choc post-traumatique. Ainsi elle est souvent insomniaque et a tendance à halluciner rapidement. Elle se montre aussi parfois paranoïaque, sursautant à tous les bruits et réagissant au quart de tour au moindre son inhabituel.

Malgré tout, dans ses moments de lucidité, elle peut parfois se montrer relativement aimable -enfin, juste assez pour ne pas être lancée dans une bataille et assez peu pour ne pas être considérée comme la gentille brebis-.

Elle n'est pas vraiment méchante. Juste une pauvre fille paumée et traumatisée qui peut passer de zombie ambulant à meurtrier sans pitié.

Ce qu'il aime : Le calme, la chaleur, ne pas avoir de soucis, conduire, tirer au flingue, les armes en général, les fraises.
Ce qu'il déteste : Le silence absolu, le froid glacial, qu'on lui prenne la tête, les cauchemars récurrents, les cris hystériques qui percent les tympans.

PHYSIQUE : Si elle était moins maigrichonne et un peu plus reposée, Meredith serait probablement jolie. Cependant, depuis le traumatisme, tout ce qui lui reste de féminin et gracieux est sa longue chevelure blanche. Car la demoiselle est albinos. Elle a la peau très pâle et très sensible au soleil, des cheveux fins et fragiles immaculés et des yeux entre le rose et le rouge. Ces derniers sont généralement éteints, sans vraiment d'émotion en eux. Sur son visage, on peut lire sa fatigue dans la moindre ride. Elle a de grandes cernes violettes, signe absolu de son insomnie. Pourtant malgré son air général assez négligé, elle a de très beaux et longs ongles. Elle tient à s'en occuper soigneusement, et c'est une activité qu'elle fait régulièrement.

Autrement, elle marque beaucoup les bleus, et a quelques cicatrices discrètes : une sur le poignet gauche, et diverses toutes petites sur le reste du corps.

HISTOIRE : Née dans une famille modeste sans histoire, Meredith n'a pas vraiment eu d'enfance malheureuse. Plutôt moyenne à l'école, elle s'en est toujours sortie. Souvent de justesse, mais malgré tout elle avait examens, diplômes, en bref tous les trucs utiles à une vie enrichissante et remplie.

Pourtant le rêve de Meredith était d'aider les gens. Incapable de poursuivre de longues études dans la médecine, elle tenta d'intégrer...une agence fédérale. Engagée au FBI, elle y resta un bon moment. Elle fit sa vie là-bas, et intégra une équipe avec deux autres agents, Louis Endington et David Creese. C'est un 19 février que la vie de notre jeune demoiselle bascula.

Le trio était en pleine filature ; Louis et David devaient se faire passer pour deux acheteurs d'armes pour démanteler un trafic, et Meredith restait dans la voiture, en planque. Les trafiquants arrivèrent rapidement et le plan, pourtant bien entamé, devint problématique très vite. L'agent ne savait pas comment ils avaient fait, mais les criminels avaient deviné que leurs acheteurs étaient loin d'être les deux employés de bureau qu'ils se prétendaient être.

La suite était confuse, mais au final, alors que Meredith allait aider ses coéquipiers, elle s'était faite attraper avec eux. Et là avait commencé le pire des enfers auquel une femme de 26 ans pouvait assister. Sous ses yeux impuissants, alors qu'elle se débattait en hurlant comme une diablesse, David fut égorgé sans pitié. Un coup rapide, et dans un gargouillement l'homme blond s'était écroulé dans une mare de sang. Dans un élan probablement entre la panique et le courage, Louis avait réussi à se libérer de l'étreinte de ses agresseurs, et avait tenté de faire partir Meredith. Il n'y gagna qu'une balle dans la tête et s'écroula auprès de l'autre. Choquée et toujours hurlante, l'albinos avait été emmenée dans la planque des trafiquants dans une mare de larmes et de sanglots.

L'enfer continua pendant des jours, des semaines presque. Elle se faisait torturer inlassablement, et contrairement à ce qu'elle pensait, son corps ne s'habitua jamais. Les coups faisaient toujours aussi mal, les coupures aussi, les brûlures arrachaient pendant des heures de façon vive. La libération vint lorsque le FBI retrouva la trace de ses agents et reprit l'enquête. Sauvée, Meredith fut emmenée à l'hôpital pour ses blessures. Et malgré la présence d'un psychologue, elle était incapable de raconter. Tout était trop dur.

Et ce fut probablement ce qui la fit chuter dans l'obscurité.

Incapable d'exprimer sa douleur, le choc post-traumatique devint terrible chez l'agent. Elle reprit son travail mais s'enfonça dedans pour oublier ; elle devenait violente, imprévisible, avec des crises de larmes soudaine. Et pourtant, dès qu'on lui demandait de raconter, tout restait coincé dans sa gorge. Elle ne pouvait raconter la mort de David. Ni celle de Louis. Ils étaient morts, et c'était tout ce qui comptait. Elle avait perdu deux de ses meilleurs amis. Et si jamais ils avaient été grillés par sa faute ? L'idée même d'être en cause terrifiait la demoiselle.

Un jour le directeur du Federal Bureau of Investigation la convoqua et lui parla d'Underland. Etant donné qu'elle avait des pulsions agressives et dangereuses, elle ne pouvait rester plus longtemps ici. Et pourtant elle avait été un élément excellent, qui avait de l'expérience et sur lequel on pouvait compter. Meredith accepta donc d'être envoyée dans Underland en temps que taupe. Ainsi elle pourrait continuer à servir sa patrie, tout en pouvant exprimer ses pulsions.

Et c'est comme ça qu'une femme de 28 ans albinos et perdue dut venir en toute discrétion dans un monde sombre composé de tous ceux qu'elle s'était échinée à combattre.